Dans cet article, je vais vous parler de « retournement » et partager avec vous comment dans mes coachings,
qu’ils soient d’équipe ou individuels, ce retournement opère pour ouvrir de nouveaux possibles et être à l’origine de transformations éclairs. Et notamment quand on dit « NON » à une situation, prendre conscience de ce à quoi on dit « OUI » procède de ce retournement.

 

Et si « résister » recélait un trésor ?

Le retournement dont il s’agit est un peu à l’image du double sens du mot « résistance ».

  • L’avez-vous compris dans son acception négative, ces fameuses résistances que personnes et systèmes développent pour ne pas changer dit-on ?
  • Ou l’avez-vous compris dans son acception positive, ces actes où personnes et systèmes rentrent en résistance pour protéger ce qui vient taper dans leurs valeurs ?

Accompagner mes clients, c’est leur permettre de regarder et vivre autrement la situation, en les aidant à opérer ce type de retournement : passer d’un regard « négatif » sur la résistance qui dérange, qui empêche d’avancer, regard qui crée de la frustration et du vide (pas si loin de ce que créé  Co-VIDE d’ailleurs !)  à un regard « positif » de cette résistance, qui honore quelque chose, un regard qui met du plein et du respect et renforce l’alliance entre le coach et le client.

Combien d’énergie, de virtuosité et de jus de cerveau consacrons-nous à  analyser, comprendre ce qui ne va pas, ce qui dysfonctionne, ce qui manque, les insuffisances, les pathologies, … ? Dans mes coachings, avec mes clients et interlocuteurs, avec mes ami.es, j’entends tellement souvent ce qui manque à untel ou unetelle. J’entends encore plus souvent ce que chacun pointe comme ses propres insuffisantes ou manquements, s’infligeant ainsi un double sentiment d’échec personnel et d’impuissance.

A l’inverse, combien d’énergie et de virtuosité consacrons-nous à observer, écouter, être curieux, questionner les motivations, les moteurs, ce qui fait sens et est important pour les personnes sans juger ni mettre dans des cases ?  Trop peu.

Regarder l’implicite pour y trouver du plein :

Aussi, quand j’écoute mes clients, je cherche activement les fines traces, le plein qui n’est pas dit quand le manque est nommé ou quand la frustration est forte. J’active « l’œil d’amour » ! A la recherche de cet invisible que le client ne voit pas et ne vit pas, qui crie dans le vide, j’y suis attentive, le guette, à l’affut.  Un autre regard, une réelle curiosité, une ou deux questions suffisent parfois pour permettre au client de basculer du sentiment de manque face au vide (« quand je fais cela, que je répète cela, je suis incapable de.. ») au sentiment de plein énergisant  (quand je fais cela, que je répète cela, en fait voici ce que j’honore et qui est important et je peux aussi l’honorer comme ceci ou comme cela).

  • « A quoi tu dis OUI en toi quand tu dis NON dans la situation présente ? »
  • « Qu’est-ce qui est important pour toi que tu défends, que tu ne lâcheras pour rien au monde et qui est bafoué ici ? »
  • « Comment peux-tu le faire vivre et d’une manière qui te conviendrait dans le contexte présent ? »

Par exemple, quand le client raconte combien il manque d’assertivité et d’affirmation de soi, demandez-lui ce qu’il honore dans ces moments-là ? La  parole de l’autre ? L’harmonie ? L’écoute ? La conciliation ? Et vous pourrez constater que mis sur cette piste, il lui est beaucoup plus aisé de redevenir auteur de sa vie et donc… d’être en contact avec son assertivité, la sienne, singulière et unique.

Ce retournement et cet autre regard est une des caractéristiques de l’Approche Narrative. Outre le fait que la personne n’est pas le problème et qu’ainsi elle peut reprendre le contrôle de sa vie, j’apprécie tout particulièrement cet œil d’amour, cette posture qui amène de la joie, de la dignité, du profond et de l’impact.

Quel sera votre prochain retournement ?