L’assertivité, c’est comme le leadership : en a-t-on jamais assez ?

« Je crois que c’est l’un sujet dont mes clients me parlent le plus souvent : « manque d’assertivité » arrive même avant « manque de légitimité » même si ces 2 là entretiennent des liens malins. »

mais de quoi parle-t-on ?

J’aime bien considérer que l’assertivité est une attitude subtile : c’est la capacité à prendre en compte, dans la communication, tout autant ses besoins que les besoins de son interlocuteur. Je suis convaincue que l’assertivité est une posture profondément digne et empreinte de beaucoup d’humanité, qui rejoint une forme de « grâce relationnelle ».

Dans ce premier article, je voudrais d’abord illustrer ce que n’est pas l’assertivité et pourquoi il est si difficile de s’inscrire dans cet espace de communication équilibré. Et dans un second article, je développerai les pistes concrètes qui m’ont aidées et qui aident mes clients je l’espère.

les 2 déséquilibres dans la communication : identifier sa préférence défensive !

Comme l’assertivité repose sur un subtil équilibre entre 2 polarités, la balance peut pencher d’un côté ou de l’autre, selon nos penchants défensifs. Que se passe-t-il pour moi quand le limbique  est aux manettes ? Quelle est ma « préférence » défensive dans une discussion à forts enjeux ? Attaque ou agressivité ? Fuite, passivité ou soumission ?

Certains confondent assertivité et agressivité.
A l’opposé, beaucoup associent manque d’assertivité à manque de courage, à passivité voire à soumission.
Enfin, certains se considèrent à tort comme assertifs alors qu’il s’agit plutôt de manipulation.

Attaques ou agressivité = mes besoins d’abord !

Il y a cette confusion trop commune que l’assertivité ne serait qu’affirmation de soi voire prise de pouvoir dans la communication.
De manière courante, ceux qui ont plutôt tendance à prendre en compte d’abord leurs besoins et rester sourds à ceux de leur interlocuteur, reconnaîtront rarement qu’ils ne sont pas assertifs. Et pourtant !

N’est pas assertif celui qui n’est que dans l’affirmation de soi !

Quand l’affirmation de soi se fait au détriment de l’autre, il y a négation de l’autre. Parfois, l’affirmation de soi frôle l’agressivité.

Et je constate que ce sont souvent ceux-là même qui sont cités comme modèles par ceux qui considèrent manquer d’assertivité. « Une telle est vraiment assertive : elle n’hésite pas à prendre la parole, à affirmer son point de vue, à dire ce qu’elle pense, à trancher. C’est un véritable Bulldozer. Moi, je m’écrase devant elle ! Je ne sais pas faire ça ! »
Mais je comprends tellement pourquoi « devenir assertif » peut sembler inaccessible, une montagne impossible à gravir, car cette assertivité-là n’est pas enviable et n’en n’ai pas.

Soumission, passivité ou fuite : j’oublie mes besoins !

Ceux qui ont du mal à respecter leurs besoins, à faire entendre leur point de vue, leurs idées voire leurs sentiments savent dans leur chair ce que manquer d’assertivité signifie. Car ils sentent que quelque chose n’a pas été respecté en eux… frustration, rancœur, dévalorisation de soi ou colère sont généralement de la partie. Trop souvent, sous couvert de délicatesse et de respect pour l’autre, c’est la peur viscérale d’être rejeté, d’avoir honte qui a pris le dessus pour empêcher ou restreindre l’expression de soi. On est là aussi dans les mécanismes de défense.

Mais ce serait trop simple de croire que la balance penche toujours du même côté.
Qui ne devient pas agressif après s’être remonté comme une pendule quand il s’est senti non respecté ? Qui ne revient pas parfois sur une attitude trop affirmative voire agressive ou arrogante quand il s’en est rendu compte ?

Au jeu de l’assertivité, il y a une complexe négociation entre ses ressentis internes et ses réactions externes pas toujours alignés et congruents.

L’assertivité, une attitude digne de notre humanité et demandant un haut niveau de conscience. 

Prendre en compte ses besoins comme ceux de l’autre demande beaucoup du courage :

  1. le courage de s’écouter et de s’exprimer en son nom,
  2. le courage d’écouter l’autre et de le laisser s’exprimer
  3. le courage de s’ajuster ensemble, dans une posture d’ouverture.
L’assertivité appelle une forte capacité à réguler ses affects et ceux de l’autres, ses peurs et celles de l’autre, ses enjeux et ceux de l’autre.

Elle se fonde sur la conscience et la conviction que la qualité relationnelle est au cœur du processus de co-création, résultat d’une communication réussie. 

et vous que diriez-vous de votre assertivité ?

Voici quelques questions pour vous aider à clarifier la place et la nature d’assertivité dans vos vies professionnelles :

  • Quelle est la nature de votre relation avec « assertivité » ?
  • Et au jeu du portrait chinois, que diriez-vous de votre « assertivité » ? Si c’était une couleur ? Une texture ? Un animal ? Un tableau ? Un personnage de film ou de BD ?
  • À quels moments et en présence de qui votre relation avec « assertivité » vous convient-elle ? Ne vous convient pas ?
  • Qu’est-ce qui renforce « assertivité » ? Qu’est-ce qui l’affaiblit ?
  • Et pour finir, qu’est-ce que votre relation avec « assertivité » vous empêcherait de faire et qui est important pour vous ?

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