Comment les neurosciences permettent de comprendre notre nature humaine et nous aide à gagner en humanité !

 De nos 3 cerveaux

Les neurosciences apportent un éclairage « curieux » pour illustrer combien la curiosité est une ressource précieuse et pas si naturelle que cela à développer.

Ce que je rapporte ici est une grande simplification et donc probablement avec des erreurs et approximations. De plus, les découvertes des neurosciences ouvrent tous les jours des champs nouveaux de compréhension, peuvent remettre en question, enrichir ou préciser les vérités d’hier.

Toutefois, je trouve que cette explication est très aidante pour mieux se comprendre et mieux comprendre l’autre.

une partition à 3 cerveaux : le reptilien, le limbique et le neocortex

3-cerveaux

L’évolution a bien joué en nous pourvoyant de couches successives de cerveaux, les unes au dessus des autres, au fil des enjeux de notre vie sur terre. Ces 3 parties sont modérément connectées entre elles, avec de nombreux allers et retours, certains plus dans un sens que l’autre !

  • Tout d’abord le cerveau reptilien pour survivre et gérer nos fonctions vitales, en tâches de fond, sans solliciter notre conscience. Il est aussi le siège des émotions et réactions archaïques. Ces émotions et comportements que l’on manifeste dans des conditions extrêmes et dont nous ne savons même pas qu’elles sont en nous. C’est le crocodile qui est en nous.
  • Puis la couche que nous partageons avec tous les mammifères, le cerveau limbique, qui entre en jeu dès qu’il y a des enjeux relationnels et émotionnels. Le mammifère survit grâce à sa relation avec sa mère puis à l’insertion dans une tribu et un tissu social. C’est là également que se logent nos expériences relationnelles, nos mémoires affectives. C’est aussi ici que nos décisions se prennent ! Et oui, nous prenons la plupart de nos décisions de manière émotionnelle !
  • Et enfin, la couche spécifique à l’être humain, le néocortex, pour gérer les informations logiques et analytiques, pour planifier, pour organiser, pour gérer l’abstraction et le temps. Rappelons-nous que les 2 autres cerveaux ne se préoccupent pas de temporalité.

Il faut savoir que chaque nouvelle couche, par définition plus récente, sera toujours moins entrainée et plus lente à s’activer que la précédente… C’est pourquoi notre néocortex court souvent le risque d’être préempté et court-circuité par le limbique, et le limbique par le reptilien quand il y a un réel enjeu de survie ou ne serait-ce qu’une perception d’un enjeu de survie. Pour que le néocortex puisse jouer sa partie dans les meilleures conditions, les autres cerveaux doivent être « tranquilles » !

A titre d’exemples :

  • digestion OK, sommeil OK, émotions apaisées, sécurité relationnelle OK alors, nous pourrons travailler, échanger, nous ajuster dans les meilleures conditions.
  • Digestion pas OK, grosse peur, colère sourde, grosse fatigue et notre dimension animale peut rapidement reprendre le dessus parfois pour le pire !
L’un avec l’autre. Pas l’un sans l’autre. 

Trop souvent l’un prend le pas sur l’autre :

  • Je me coupe de l’émotionnel pour capitaliser sur le mental tout rationnel : la dimension relationnelle s’appauvrit ! C’est froid et peu inspirant !
  • Je me branche fort sur l’émotionnel et l’affectif, sans plus avoir accès au rationnel : l’inscription dans un futur construit en pâtit ! C’est inquiétant voire usant !

Et pour cela, la curiosité me semble être la clé d’or !

Stop au racket du neocortex par le limbique : nous juger et juger l’autre est tellement limitant !

D’abord, nous en sommes à titre personnel les premiers concernés !

Sans nous en rendre compte souvent, nous nous jugeons sans cesse : « Pas assez parfait(e) », « pas assez rapide », « pas assez performant(e)  », « pas assez intelligent(e)  », «  pas assez créative », « trop émotionnel », «  je ne vais pas y arriver », « je ne suis pas à la hauteur », … Nous sommes en permanence assailli de nos propres jugements qui nous emportent dans une course effrénée… vers quoi d’ailleurs ?

Ce sont ces petites voix insidieuses qui viennent commenter dans le bruit neuronal nos faits et gestes, nos paroles et nos mots, voire nos pensées. Nous nous épuisons et nous n’en sortons pour autant ni grandis et ni plus satisfaits. L’estime de soi, l’image de soi et la confiance en soi en sont directement affectées et le cercle vicieux s’installe.

Et nous installons alors ces histoires  sur nous-mêmes, profondément limitantes et qui nous empêchent même d’accéder à nos ressources personnelles. Nous perdons nos capacités créatives pourtant si précieuses pour faire face aux nouvelles situations. Nous surconsommons notre énergie.

Sans titre

Et puis puisque nous sommes si exigeants avec nous-même, nous jugeons tout aussi vite les autres, leurs faits et gestes, leurs paroles et leurs mots.

Certains parlent de racket de notre cerveau rationnel, le néocortex par nos cerveaux limbique et reptilien. Un visage, un ton de voix, une parole orale voire écrite, maladroite … Tout cela est sujet à interprétations immédiates, nourries par nos expériences passées et nous plonge dans des réactions automatiques, des formidables raccourcis.

Alors il va s’agir d’abord de prendre conscience de ces mécanismes presque automatiques pour ralentir et réguler autrement. J’observe pour ma part, qu’en live, ce n’est pas toujours aisé mais y revenir, regarder et observer ces automatismes leur donnent moins de prise pour les prochaines fois.

Alors pour éviter ces raccourcis, ces formidables et « terribles simplifications », la posture de l’anthropologue curieux vis à vis de soi, des autres et de toutes les situations, nous permet de rester dans le mouvement, de l’accompagner en souplesse et en intelligence.