Dans le cadre de ma pratique de coaching professionnel, j’accompagne les individus comme les organisations à s’inscrire dans le sens, puissant moteur de motivation et d’action positive. Dans cet article, vous découvrirez la surprenante symétrie des démarches ainsi que les clés pour clarifier sa mission, fondement d’une identité professionnelle ou de marque.

Le sens, c’est autant la direction, ce vers quoi l’on va, que ce pour quoi on y va.

• « Tourner en rond » c’est le sens-direction qui fait défaut.
• « Ma vie n’a pas de sens », c’est le sens-« pour quoi  je vis» qui fait défaut.

Je crois profondément que les individus comme les organisations sont des organismes composés d’entités en interaction qu’il s’agit de mettre en mouvement de manière harmonieuse et efficace sans quoi c’est un gâchis de ressources pourtant accessibles.

Dans les organisations, les structures pyramidales montrent leurs limites :

• les galons génèrent parfois des comportements autoritaires inefficaces et démotivants,
• le schéma « têtes pensantes » qui conçoivent et « têtes actions » mettant en œuvre se périme avec l’arrivée d’une culture digitale qui bouscule les repères.

Ainsi l’idée de l’entreprise libérée, qui se cherche encore dans son déploiement pratique, vient en contrepoint de cela en développant la responsabilité, l’autonomie et des rapports au pouvoir tout autre.

Pour les individus, le tout cerveau gauche, le tout pensée, analyse et planification montre également ses limites :

• être coupé de ses émotions et autres ressentis limite notre expression pleine et entière
• Ignorer son intuition et laisser de côté sa créativité ne permet pas de vivre avec un sentiment d’harmonie.

Le développement de la méditation et des techniques nous permettant de nous accueillir tout entier en témoigne. Il apparaît souvent que notre pire ennemi est notre mental qui accapare notre bande passante et nous embarque souvent malgré nous.

LE SENS CHEZ LES INDIVIDUS, FIL ROUGE PRECIEUX POUR ORIENTER SA VIE

Si dans les entreprises et les organisations il est courant de parler de vision et de mission, ces mots deviennent curieusement tabous, font peur ou prêtent à sourire quand ils sont employés à titre personnel. Oseriez-vous déclamer « Ma vision et ma mission sont… » au risque d’entendre « Mais pour qui se prend-il ? » ou de penser de vous- même « Comment puis-je prétendre à cela ? ». Quand je propose ce travail de clarification de sa mission de vie, j’entends souvent cette réaction.

Pourquoi nous priver, à titre personnel, de cette opportunité de définir et clarifier notre vision et notre mission personnelle ?

Mon article identité professionnelle aborde en partie le sujet.

Quand j’accompagne des personnes sur cette thématique, nous faisons un voyage joyeux, vivant, au travers de quelques grandes questions et de nombreuses interactions. Le client se découvre, découvre sa richesse, son unicité et ce à quoi il aspire profondément et qui est là en lui. Ce voyage subtile nourrit autant la tête, le cœur, le corps que le spirituel.

• La tête quand il s’agit d’aller voir du côté de ce que je sais faire, ce que je peux transposer comme savoir faire et savoirs , mes réalisations probantes professionnelles et personnelles,
• Le cœur quand nous allons regarder du côté de ce que j’aime faire, ces moments de flow où je suis complètement à ce que je fais sans émotions parasites ni autres pensées ou quand je me connecte à ce que les autres apprécient de moi,
• Le corps quand il s’agit de se mettre en mouvement, de dessiner, de relier les morceaux du puzzle, de se poser et de se relaxer, de se centrer, de se connecter à soi et à son intention.
• enfin quelque chose de plus haut, appelons le spirituel, cette chose qui donne un sens à notre vie, quand il s’agit de se poser la question de cette empreinte que je voudrais laisser sur terre. Pas facile ! Y aller et voyager dans ces contrées permet de déployer ses ailes.

Ce sont ces allers et retours entre ces différents niveaux qui vont permettre de constituer le puzzle final qui fera sens.

Je suis toujours éblouie et heureuse de partager ce moment d’aboutissement et de synthèse avec mes clients.

ET LE SENS DANS LES ORGANISATIONS ? DE L’IMPLICITE A L’EXPLICITE …

Il en va de même dans les organisations. Il s’agit d’une démarche subtile de co-construction avec les différentes entités et les personnes qui la composent, s’autorisant des allers et retours. Tout sauf rectiligne.

Dès 1973, Peter Drucker soulignait que  « La plus importante raison de frustration et d’échecs dans les entreprises provient d’une réflexion insuffisante de la raison d’être de l’entreprise, de sa mission. »

Bien souvent, le leader inspire car il incarne profondément ce en quoi il croit. Ses collaborateurs le perçoivent, devinent ses valeurs et s’inscrivent dans sa dynamique car ce leader est « aligné », cohérent et congruent. C’est implicite.

Mais voilà, quand l’entreprise franchit un cap, en taille, en repositionnement marché, en changeant son comité de direction, en recrutant un nouveau DG, en rachetant une entreprise ou en se séparant d’une activité, bref, toute chose qui vient impacter son identité, il devient nécessaire de travailler cette vision/mission et l’expliciter.

C’est elle qui partagée et comprise permettra de traverser les caps difficiles, de se projeter plus loin, de libérer les énergies et les ressources qui pourraient se bloquer sans cela voire créer du désengagement.

C’est elle qui partagée se déclinera en messages cohérents pour tous les collaborateurs, produira une image d’employeur et une image de marque.

Vision- mission ? Quelles différences ?

J’ai lu beaucoup de définitions de ce qu’est une vision, une mission voire une ambition. Chacune se tient et peut être légitime à défendre.

A titre d’exemple, le Cirque du Soleil a choisi de définir sa mission de la manière suivante :

Le Cirque du Soleil est une entreprise internationale d’origine québécoise vouée à la création, à la production et à la diffusion d’œuvres artistiques, dont la mission est d’invoquer l’imaginaire, de provoquer les sens, et d’évoquer l’émotion des gens autour du monde.

Mon expérience dans les accompagnements de cette nature est que :

1. Il faut se mettre d’accord d’abord sur la définition de chacun de ces termes, et ensuite, ce sur quoi l’entreprise souhaite travailler : sa vision et/ou sa mission.
2. Et surtout surtout réfléchir ensemble, co-construire ensemble, que chacun s’approprie, réfléchisse, amende, malaxe car c’est pendant ce processus que le travail d’adhésion se fait. Et seul le leader peut permettre et initier cela.

Un exemple d’accompagnement : co-construction d’une vision 

Le contexte est le suivant : une belle PME familiale française, avec un développement international. La présidente nous sollicite pour redonner un nouveau souffle. Nous préparons le séminaire, avec elle.

Lors du séminaire, vient la séquence mission/vision. La dirigeante arrive et partage avec ses collaborateurs une belle vision et une belle mission, SWOT et chiffres à l’appui. Chacune bien explicitée, faisant sens, s’ancrant dans l’histoire de l’entreprise. Son intention est de proposer sa vision comme base de réflexion. Elle espère des amendements, remarques, commentaires constructifs afin d’avancer ensemble.Elle y est totalement ouverte.

Quelle ne fut pas sa surprise d’entendre des commentaires négatifs, de constater une forme de perplexité, bref un scepticisme généralisé et de belles résistances.

Pour sortir de cette situation, nous, consultants coaches, proposons de les mettre en petits groupes pour co-construire la vision avec des feutres, des papiers, du scotch, des gommettes, des magasines… afin qu’ils mettent la main à la pâte.

Moment chaleureux, chacun très engagé, très à cheval sur les mots sélectionnés, leur sens, leur précision. Une ruche hyper active.

Les 3 groupes présentent leurs trouvailles, continuent de se challenger et finalement, un accord aboutit… tout proche de la proposition initiale de la dirigeante.

Mais la grande différence, ce furent ces allers et retours, cette appropriation progressive pendant le processus d’élaboration, ces nombreuses interactions, comme si l’action et le mouvement avaient permis à chacun d’intégrer le sens qui était implicite.

POUR CONCLURE : TOUS EN SENS

Que ce soit à titre individuel ou dans le cadre d’une organisation, pour cesser de « tourner en rond » et donner un sens à l’action, faire émerger une vision ou/et une mission nécessite l’implication des différents niveaux – intellectuel, émotionnel, physique, voire spirituel- et des différents acteurs des entités qui composent l’organisme.

C’est dans ces conditions que le sens diffuse et inspire les actions et comportements du quotidien, et fonde ainsi l’engagement et la responsabilité de chacun. Pour sa vie personnelle et professionnelle dans le cadre d’une démarche personnelle et individuelle, pour l’entreprise dans le cadre d’une démarche collective.

Avez-vous des expériences personnelles, professionnelles, individuelles et collectives à partager à ce sujet? Je serais heureuse d’échanger avec vous.