Je voudrais partager avec vous ce que m’ont permis 7 semaines de vacances que j’ai osé prendre l’été dernier ! Pas de congés payés mais de longues vacances choisies. 7 semaines de vacances donc, sans stage, sans séminaire, sans projet particulier si ce n’est un merveilleux voyage à Bali. Sans objectif particulier si ce n’est de profiter, « farniente » et ainsi laisser les possibles ouverts. Dans un premier temps, légèreté, détente… Puis au bout de 4 semaines, des pointes de culpabilité viennent de temps à autre me piquer : mais comment vais-je faire pour reprendre ? Où vais-je retrouver l’envie de retourner sur Paris ? Est-ce vraiment raisonnable tant de vacances ? Ne suis-je pas en train de perdre mon temps?

Et pourtant, sans que cela crie gare, sans préméditation, tout naturellement, ce temps de pause « autrement » m’a amené à l’écriture. Oser l’écriture de 5 épisodes inspirés de ces moments rares vécus à Bal. Et puis des pensées et réflexions issues de mon métier de coach, inspirées de mes lectures, de mes rencontres et moments partagés avec mes clients. C’est en me mettant en vacances de moi-même que j’ai pu expérimenter autre chose, créer, ouvrir du nouveau et développer d’autres qualités.

Et si nous étions à l’image d’une embarcation dont nous tenons la barre et gérons la voilure !

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Quand l’année scolaire se termine, les vacances commencent ! Sans pour autant partir, nos activités sportives, chorales, artistiques, et autres se terminent pour reprendre en septembre, les enfants sont eux-mêmes en vacances… aussi, que l’on parte un peu, beaucoup ou pas du tout, il y a quelque chose qui déjà nous amène à vivre le temps de manière différente.

Toute l’année nous courrons ! J’ai coutume de partager avec mes clients cette métaphore : chacun de nous est une embarcation, un petit voilier, dont nous tenons la barre pour garder le cap, tout en réglant la voilure. La barre et la voilure, c’est ce qui nous appartient. Et puis, il y a l’environnement : la mer, ses courants propices ou contraires, ses vagues qui peuvent nous faire tanguer, nous faire gagner de la vitesse ou nous secouer fort. Et il y a le vent, fort, doux, régulier ou en rafale, vent debout, au près ou vent arrière. Je nous vois chacun dans notre embarcation, ne faisant qu’un avec le voilier. Parfois ballotés au gré des courants, des vents et des vagues, à perdre nos repères, à nous laisser mener par ceux et ce qui nous entourent. Parfois à lutter pour garder le cap, contre vent et marée. Et aussi parfois heureux de se laisser porter par des vents favorables.

Quand il est question de cap !

Le plus souvent, dans l’agitation du quotidien, pour tenir le cap, nous devons faire preuve de volonté, de courage, de lucidité, d’humilité aussi car nous ne pouvons pas tout maîtriser. Il nous faut aussi convoquer une belle dose de persévérance sans tomber dans l’acharnement. L’enjeu : tenir le cap de notre vie et mener notre embarcation à bon port… sans trop dériver. Quant à notre énergie, la vraie question est à quoi l’employons-nous ? Est-ce à gérer notre voilure et la barre pour tenir le cap ou est-ce à combattre les éléments extérieurs décidément très puissants ?

Ce cap, ça peut être ce sens que nous souhaitons donner à notre vie, ce pour quoi nous nous levons le matin, ce pour quoi nous travaillons et ce à quoi nous dédions notre temps.

Ce cap, ça peut être ce qui est important pour nous et ne pas nous laisser submerger par l’urgent et le quotidien.

Plus simplement, ce cap, ça peut être aussi ces pauses que nous décidons de faire pour ne pas dériver qu’au gré des courants :

Bref, toutes ces choses dont on sait qu’elles nous font du bien mais que notre éléphant a bien du mal à intégrer car notre cornac est sur d’autres fronts.

Système 1 et système 2 : 2 modes de pensée alternatifs !

Oui le quotidien est là. Nous y avons développé des habitudes, des modes de fonctionnement préférentiels, hyper bien rodés, des réflexes qui nous permettent d’ailleurs d’être plutôt efficaces, au travail comme à la maison : anticiper, décider, agir, analyser, étudier, planifier, recommander,…

A ce titre, je vous suggère l’ouvrage de Daniel Kahneman « Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée » ou en anglais, « Thinking, fast and slow », lecture très instructive et pratique. Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie est aussi chercheur sur le bonheur et les biais cognitifs. D’après lui, nous sommes régis par 2 systèmes qui pilotent notre façon de penser : le « système 1 » rapide, intuitif et émotionnel souvent réactif ; le « système 2″ plus lent, plus réfléchi, plus contrôlé et donc plus logique et anticipatif. Notre système 1 a des facultés extraordinaires, nous permet de juger vite, plutôt bien, nos émotions y sont un formidable détecteur et système d’alarme… mais le système 1 nous joue des tours notamment quand la peur ou la sur-confiance ( les 2 faces d’une même pièce !) sont au commande. Peur et sur-confiance induisent des biais cognitifs parfois désastreux et peu compatibles avec le « bon port » que nous désirons atteindre car très court-termistes.

Découvrir de nouvelles qualités avec le système 2 !

Alors, le temps des vacances, c’est une belle occasion de mettre notre système 1 un peu au repos pour tranquillement découvrir quelques possibilités activables par notre système 2. Se mettre en vacances très partielles de notre système 1 pour laisser plus de place à notre système 2. Il s’agit de vivre pleinement l’ici et le maintenant, en prenant conscience de ce qui s’active en nous, souvent de manière automatique. De constater, de découvrir, de s’étonner aussi de nous. Et puis de choisir de faire autrement, de vivre autrement, de penser autrement, de ressentir autrement.

Faire cela en cours d’année, alors que ça s’agite autour de nous, que ça presse, qu’il faut décider, agir, faire, analyser, anticiper … c’est difficile et pas forcément efficace.

Alors, la pause estivale est propice pour développer en nous des qualités qui sommeillent. En faisant une pause d’avec nos habitudes, en prenant le temps de « faire », « de penser », « d’être », « de ressentir» autrement, nous pouvons activer en nous, sans plus de volontarisme que cela, des sources de créativité, des possibles, des qualités qui nous enrichiront.

En écrivant ces lignes, il me vient à penser que l’espace de coaching est aussi une façon de questionner ses habitudes, son système 1. Le cap bien clarifié avec le coach, il va s’agir de chercher, découvrir, tester et créer d’autres façons de faire. Le temps des séances, le voilier et son marin, avec le coach, gardent le cap en tête, regardent autrement l’environnement, testent d’autres façons de barrer et d’ajuster la voilure.

coaching individuel en gardant le cap

Coaching individuel en gardant le cap

Je vous souhaite de très belles vacances !